Chaud
mois d’avril dans l’aride désert australien. Le soleil décline peu à peu face à
Uluru. Entre ces deux entités, je contemple les rayons de l’astre rouge
transmettre sa suprême lumière au rocher. Tout petit, j’assiste avec
émerveillement à ce spectacle de la nature. D’un ocre mat, le monolithe tend
lentement vers un ocre plus chaud, plus vif. Jusqu’à atteindre un orange
éclatant, presque rouge. A l’est, son ombre s’étend sur des kilomètres, et
comme un mirage, plus d’ombre du tout, le soleil vient de nous verser ses
derniers rayons. Uluru se pare alors à nouveau de sa couleur brune sous les
premières étoiles.
L’atmosphère se refroidit progressivement tandis que le sol poussiéreux est encore chaud. La nuit n’est pas assez longue pour refaire le monde en entier sous le regard apaisant du maitre des lieux, que déjà, à l’est, les premiers rayons du soleil percent l’horizon et glissent sur le désert pour venir escalader la face orientale de l’Ayers Rock, seul relief à des kilomètres à la ronde. Je suis aux premières loges de cette fresque matinale, encore emmitouflé dans mon duvet, savourant des mêmes rayons délicats que le rocher millénaire.
Au
matin, les couleurs de la toile sont plus froides, violette, presque bleues dans
les parties les plus encaissées. Mais toujours aussi somptueuses et
impressionnantes. Bientôt, le soleil s’arrache de l’horizon et laisse au sanctuaire
aborigène la couleur ocre de ses terres le temps d’une journée, jusqu’à leur
prochaine rencontre et leur prochaine danse crépusculaire.
Qui
pourrait un jour mettre fin à cette double représentation quotidienne si ce n’est
l’éternité ?
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